Lulu
à l'archipel de Crozet
Un hivernage dans les Terres Australes et Antarctiques Françaises
Lulu
à l'archipel de Crozet
Un hivernage dans les Terres Australes et Antarctiques Françaises
Préparation avant le départ
Un hivernage ça se prépare !
Voici les différentes étapes par lesquelles je suis passée :
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Candidature
J'attendais avec une grande impatience la sortie des offres de Volontariat de Service Civique (VSC) de l'IPEV et des TAAF chaque année. Cette fois-ci c'est la bonne !
Entretiens
Après la pré-sélection des candidats, on m'annonce que je suis sélectionnée pour un premier entretien! YOUPIIIII !!
C'est l'occasion pour moi de rencontrer en visio l'équipe des chercheurs avec qui et pour qui je vais travailler.
J'ai passé 2 entretiens avant d'avoir la réponse définitive : je suis choisie pour un hivernage à Crozet !
Examens médicaux
Tous les VSC doivent passer une visite médicale d’aptitude organisée par le service médical des TAAF/Institut polaire. Et quand je dis "visite médicale", c'est le grand check-up : électrocardiogramme, prise de sang, test de la vue, radio dentaire et thoracique… On ne plaisante pas, car nous partons pour plus d'un an, et même si un médecin est sur place, les soins disponibles ne sont pas vraiment comparables à ceux de la métropole (on évite donc les aventures médicales imprévues).
Ensuite, place aux tests psychologiques. Il s'agirait de ne pas rendre fou les autres hivernant avec qui je vais être! Divers QCM et un entretien avec un psychologue (4 heures d’introspection) sont au programme.
Avant le départ, il est essentiel de :
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Vérifier et soigner sa dentition (parce qu’une rage de dents à des milliers de kilomètres de chez vous, non merci).
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Prévoir des lunettes de rechange (parce qu'on n’est jamais à l’abri d’une chute ou d’un manchot un peu trop curieux).
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S’assurer que son état de santé est compatible avec les conditions sur place
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Tester et fournir son groupe sanguin : sur place, impossible de conserver du sang, donc connaître son groupe est crucial. En cas d'urgence, on pourrait nous demander de faire preuve d'un petit geste héroïque.
Ah, et bien sûr, vérifier que nos vaccinations sont à jour !.
Préparation des Bagages
Ah, l'heure est venue de se lancer dans l'art subtil de la répartition des affaires dans les cantines métalliques. Mission : caser tout le nécessaire dans deux ou trois boîtes, chacune ne devant pas excéder 40 kg. Facile, non ? Pour ma part j'ai choisi 3 cantines (deux de 90*50*37 cm et une de 100*55*40 cm).
Le moment est venu de faire des choix cornéliens : préparer les malles, c’est un peu comme un Rubik's Cube infernal. Entre le matériel ultra technique, les 120 kg autorisés, et les tentations du portefeuille, il faut jongler ! J'ai tout de même réussi à glisser quelques petits plaisirs : pots de pâte à tartiner, quelques pelotes de laine, et un kit d’aquarelle pour les jours où je me sentirai artiste. Mais surtout, j'ai pris 1 kg de Sriracha (oui oui vous avez bien lu)!
Il y a ces questions existentielles qui surgissent à 3 heures du matin : combien de shampooing est-ce que je vais utiliser, quelle quantité de dentifrice ? Est-ce que les sacs à dos Supermachin sont vraiment plus performants que les Ultratrucs ?
Heureusement, j'ai pu compter sur l'aide de Guillaume, mon prédécesseur, ainsi que sur les listes de matériel fournies par l'IPEV et les anciens hivernants !
Bien évidemment j'ai utilisé les 120 kg auxquels j'avais le droit !
Pour éviter d’importer des passagers clandestins sous forme de petites bestioles ou de graines, il faut faire un petit nettoyage de printemps de nos cantines avant de partir. Et attention, pas de passe-droit ! À l’aller comme au retour, chaque bagage peut être inspecté à la loupe par le chef de district.
Et voilà, mission accomplie : le dernier cadenas est enfin fermé. C'est mélange de soulagement (enfin !) et de doutes (est-ce que j'ai bien pris ça ? Combien est-ce que j'ai de paires de chaussettes ?).
Le transporteur des cantines ne s'est pas présenté le jour prévu, sans même m'avertir, alors que j'avais attendu toute la journée. Grosse frayeur ! Heureusement, le départ des malles a été reprogrammé pour le lendemain, et cette fois, tout s'est bien passé. Ouf, sauvée !
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Prochaine étape des cantines :
La Réunion, où elles m’attendront sagement jusqu'à ce que le Marion Dufresne les embarque vers l'aventure.
Sur le Marion Dufresne je récupèrerai aussi une dotation vestimentaire fournie par l'IPEV. e
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Les formations
La préparation à l’hivernage ne se limite pas à boucler sa valise ! Elle comprend aussi diverses formations, et c’est là que les choses deviennent sérieuses.
Ma formation s'est déroulée au CEFE de Montpellier, où j'ai eu l'occasion de rencontrer l'équipe de chercheurs du programme ainsi que quelques hivernants travaillant pour d'autres programmes. Cette formation a pour objectif de nous familiariser avec les protocoles que nous utiliserons tout au long de l'année à venir. Ces documents sont essentiels, véritables guides sur lesquels nous nous appuierons pour mener à bien nos missions. On essaie d'emmagasiner autant d'informations que possible. C'est le début de l'aventure !
Nous avons également une semaine de séminaire de préparation au siège de l'institut polaire à Plouzané. Le programme est bien rempli : nous avons eu des formations sur la sécurité (maniement d'extincteur...), la logistique polaire, et la gestion des risques. Il y également eu des présentations scientifiques et techniques. Bref, une parfaite occasion pour rencontrer tous les hivernants !
Dans le contexte actuel de l'épidémie de grippe aviaire, nous avons participé à une journée de formation intitulée "Autopsie de la faune sauvage dans les Terres Australes et Antarctiques pour la surveillance éco-épidémiologique", organisée à l'École Nationale Vétérinaire d'Alfort. Cette journée a été organisée sous l'égide de la Zone Atelier Terres Australes et Antarctique (ZATA) du CNRS et en collaboration avec la Direction Environnementale des TAAF, en coordination avec l'IPEV et l'OFB/SAGIR. L'arrivée de la grippe aviaire en Antarctique met en lumière l'importance d'une telle formation, qui vise à renforcer les compétences nécessaires pour la surveillance de la faune sauvage dans ce contexte de crise sanitaire.
Autres Préparatifs et Départ
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Procuration pour le vote : si des élections ont lieu pendant notre absence.
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Création d’un tampon philatélique : un détail amusant, mais significatif, est la création d’un tampon personnalisé, souvent utilisé pour les correspondances par courrier depuis les TAAF.
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Emporter de l’argent liquide et des chéquiers (deux pour les VSC et un pour les campagnards d’été) pour les dépenses sur les bases et à bord du Marion Dufresne. Les cartes de crédit sont utilisables à la Réunion, mais moins pratiques sur les bases.
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Paperasse (mutuelle, contrat...).
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Achat de mon super appareil photo (merci papa maman ❤). J'espère que je retrouverais le zoom 150-600mm en bon état dans ma malle (je ne suis pas sereine) !
Bon... je pense être enfin prête ! Le départ est prévu pour le 21 octobre !
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