Lulu
à l'archipel de Crozet
Un hivernage dans les Terres Australes et Antarctiques Françaises
Mon travail
Les manchots
Au cours de mon hivernage je vais étudier les manchots royaux.
A ce sujet, j'aimerai mettre les choses au clair. Les manchots NE SONT PAS des pingouins (même si les manchots se nomment penguin en anglais...) !
Les pingouins vivent exclusivement dans l’hémisphère Nord, et on ne dénombre qu'une seule espèce de pingouin : le Petit Pingouin (Alca torda). Il mesure entre 35 et 45 cm. Malgré sa petite taille (comparé aux manchots), ils ont un atout de taille : ils peuvent voler !
Les manchots sont les stars glaciales de l’hémisphère Sud. Il existe environ 18 espèces de manchots. Parmi elles, on trouve le Manchot empereur, le plus grand de tous, qui peut mesurer jusqu’à 1,20 mètre de haut. Les manchots sont des nageurs de génie, mais côté vol, c’est zéro pointé. Leurs ailes, qui ont évolué en nageoires, sont parfaites pour les transformer en torpilles sous-marines, mais ne leur permettront jamais de prendre leur envol.
Donc, en résumé, si vous voyez un oiseau qui se dandine maladroitement sans même envisager de voler, c’est probablement un manchot. Mais si vous apercevez un petit oiseau noir et blanc qui hésite entre prendre son envol ou plonger à pic depuis une falaise, alors félicitations, vous avez croisé un pingouin (et oui il y a des pingouin en France métropolitaine) !
Le programme 137 de l'IPEV
J'effectue mon VSC pour le programme 137, sous la direction de Céline Le Bohec. Le projet 137 a pour principal objectif la compréhension des processus écologiques et évolutifs qui façonnent les populations, et notamment les capacités d’adaptation des organismes face aux contraintes de leur environnement.
Nos objectifs incluent plus particulièrement :
- Le suivi de ces populations d’oiseaux marins. Ce suivi a pour but l’étude de l’évolution des écosystèmes subantarctiques et antarctiques sous l’influence des changements globaux (changement climatique, pollution, pêcherie, etc.), à travers leur impact sur ces oiseaux marins.
- L’étude démographique centrée sur la survie et les stratégies de reproduction de ces oiseaux marins, au moyen d’un suivi électronique à long terme (puces RFID).
- L’étude comportementale des processus structurant les colonies animales, à la lumière de caractéristiques individuelles (phénologie, âge, etc.) et des variations spatiales de l’habitat (terrain, paysages acoustiques)
- L’étude de la distribution en mer et des stratégies de recherche alimentaire en mer de ces oiseaux marins (systèmes de positionnement GPS/ARGOS/GLS, capteurs de profondeur et de mouvement, etc.), notamment à travers une approche individu-centrée.
Mes missions sur le terrain seront les suivantes :
Assurer la continuité d’un suivi à long terme qui dure depuis des décennies. Pour cela, je vais participer à la collecte des données d’observations sur le terrain pendant un an : les activités intègrent du marquage et du suivi des manchots royaux de l’Ile de la Possession (Crozet), une participation à la gestion des données, aux opérations logistiques (gestion des échantillons, du matériel, etc.) et à la vie de la base.
Cela comprend :
- Le marquage annuel des manchots (poussins et adultes) qui seront suivis durant leur vie (mesures biométriques, prise d’échantillons biologiques, implantation de puces électroniques, etc.).
- Le suivi des individus déjà marqués tout au long de leur cycle de vie : observations directes (e.g. suivi de reproduction journalier), capture pour mesure biométrique et prises d’échantillons biologiques etc.
- L'utilisation et maintenance des différents systèmes électroniques de collecte des données (antennes de détection RFID, caméras, biologgers, balances électroniques).
- La gestion logistique du projet : suivi des stocks de matériel, inventaires, réception et envoi du fret avec le navire ravitailleur, rédaction de comptes rendus d’activité mensuels.
Le matériel utilisé pour mener à bien ces missions est le suivant :
- Équipement de radio-identification (RFID) : injecteur de puces électroniques, lecteurs RFID
- Équipement de mesure (pesons, réglets, balances manuelles) et de prise d’échantillons biologiques (seringues, tubes)
- Équipement de laboratoire de base (centrifugeuse, microscope)
- Matériel de capture d’image et de son (caméras, enregistreurs acoustiques) Loggers/Enregistreurs embarqués (accéléromètres, GPS/GLS/ARGOS, profondimètres)
- Matériel de terrain (jumelles, GPS, appareils photos numériques)
Condition de travail
En dehors de nos responsabilités professionnelles spécifiques, chaque membre de la base s'investit dans les tâches indispensables à la vie en communauté sur la base.
Cela inclut :
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La participation au débarquement des matériels et des approvisionnements, ainsi qu'à leur rangement en entrepôt.
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Le maintien de la propreté des locaux, qu'il s'agisse des espaces communs ou des espaces individuels.
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La participation à l'équipe de lutte contre les incendies, une tâche réservée aux hivernants.
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La formation aux premiers secours (AFPS), qui est obligatoire avant toute mission sur le terrain. Cette formation est assurée par les médecins à bord du Marion Dufresne durant la traversée vers Crozet, puis complétée par ceux présents sur la base.
Sur place, en raison des conditions météorologiques souvent imprévisibles, notre travail dépend largement du temps qu'il fait. Pour ceux dont les activités se déroulent à l'extérieur, cela signifie qu'il n'y a pas d'horaires fixes, et les périodes de repos peuvent être ajustées en fonction des besoins opérationnels. Il arrive fréquemment que nous soyons amenés à travailler les samedis, dimanches, et jours fériés.
L'été austral est une période particulièrement intense : les conditions climatiques plus clémentes nous permettent d'accroître nos efforts et de maximiser les activités extérieures pendant cette fenêtre favorable.
Découvrez le récit de mes aventures mois par mois et plus de détails concernant mes missions dans le menu déroulant "mon hivernage" !